RACISME

« Et il a fait d'un seul sang toutes les races des hommes pour habiter sur toute la face de la terre... »

Actes 17;26

Les préjugés de races montrent la haine de l'homme pour son frère, écrite au fond de tout cœur humain.

Je me trouvais un jour dans une ville du Proche Orient. Je m'apprêtais à prendre une photographie du souk (marché) coloré, grouillant de vie, quand un commerçant sortit furieux de sa boutique et m'apostropha, me disant qu'il était interdit de photographier cette misérable foule arabe, et qu'il allait chercher un agent de police. C'était un chrétien orthodoxe, qui s'estimait bien au-dessus de pareille populace. J'essayai de le calmer. «Mais voyons, fus-je amené à lui dire, ce sont pourtant des créatures humaines qui sont là devant nous ! » Je n'oublierai jamais le regard coléreux et la violence du ton avec lesquels il me jeta : « Des hommes, ça? Jamais de la vie!»

Ce sentiment, bridé ou déchaîné, vous le retrouverez, hélas, à travers tout le globe. En Afrique du Sud comme en Amérique du Nord, des Blancs fiers de leur civilisation trouvent des raisons diverses (ils vont en puiser dans la Bible même !) pour justifier cette « ségrégation » des Noirs qui semble anachronique et qui est cependant solidement enracinée. Les Arabes rendent aux. Européens leur dédain, sinon leur mépris. Des violences ont marqué et marquent encore en bien des lieux. la réaction des peuples naguère colonisés contre leurs colonisateurs d'hier : les bienfaits ou la protection qu'ils en recevaient, comptent peu vis-à-vis de l'état d'infériorité dans lequel on les tenait trop évidemment.

Et pourtant, tous sont « d'un même sang», tous ont part, hélas, au même péché, tous ont été l'objet de la même œuvre rédemptrice, le même salut est offert à tous. Venus de toutes races, les rachetés seront à jamais un en Christ, leur Sauveur.

Robert Moffat, le grand missionnaire de l'Afrique du Sud au siècle dernier, racontait ainsi sa première prédication aux noirs :

« Je venais de commencer mes voyages sur le plateau sud-africain lorsque, un soir, j'arrivai chez un fermier Boer à qui je demandai l'hospitalité pour la nuit. Il se faisait tard. On m'accorda ma requête sans hésiter, mais on me pria de dire quelques mots avant de me retirer. J'y consentis volontiers, et on mit la grange à ma disposition. Je m'attendais à voir un auditoire nombreux se grouper autour de moi. Grande fut donc ma surprise en constatant que seul le fermier, sa femme et leurs cinq enfants étaient là pour écouter ce que j'avais à dire. Il y avait pourtant des centaines de Noirs qui rôdaient alentour, car le Boer avait à son service un personnel considérable, composé de Hottentots, mais pas un seul n'osait pénétrer dans la grange. J'attendis, espérant qu'ils se décideraient à entrer; mais en vain. Le fermier finit par perdre patience :

-Qu'avez-vous donc s'écria-t-il brutalement? Pourquoi ne commencez-vous pas ?
-Mais, demandai-je, vos domestiques ne viennent-ils pas entendre la Parole de Dieu ?
-Mes domestiques ? rugit-il. Vous voulez dire les Hottentots, je pense. Etes-vous assez insensé pour croire que vous allez prêcher à des Hottentots ? Allez dans la montagne, et prêchez aux babouins, si cela vous fait plaisir. Ou bien voulez-vous que j'aille chercher mes chiens ? Ils en comprendront tout autant. » J'eus peine à retenir mes larmes, car mon cœur était plein. Quand je me fus ressaisi, j'ouvris mon Nouveau Testament, et mes yeux tombèrent sur ces mots que je lus à haute voix :

« Oui, Seigneur, car même les chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leur maître » Matthieu 15;2.7.

Je relus le passage une seconde fois.

Mon hôte, vaincu par la flèche tirée par la Parole de Dieu s'écria :

-Eh bien ! qu'il en soit comme vous voulez ! J'irai chercher tous les Hottentots et ils pourront vous entendre. »

Il tint parole. La grange se remplit bientôt et les pauvres indigènes me regardaient fixement et avec une profonde reconnaissance. Je n'oublierai jamais mon premier sermon aux païens. »

Salut, paix et pardon ;

Que ces mots retentissent Partout dans l'univers !

Oui, Seigneur, qu'en tous lieux tes rachetés unissent

Leurs voix à nos concerts !

«Et ils chantent un cantique nouveau, disant: Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux: car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, et langue, et peuple, et nation; et tu les as faits rois et sacrificateurs; et ils régneront sur la terre.» Apocalypse 5;9-10.

_________________