LE NOM DE L'ÉTERNEL

(Lisez Exode 34;5-9).

Le cœur de Dieu se reflète dans le nom glorieux sous lequel Il se révèle à son serviteur sur la montagne. Il est « l'Éternel », Celui qui était, qui est et qui sera, immuable dans son essence, dans son amour, dans ses promesses. Il avait déjà fait connaître ce nom à Moïse, lorsqu'Il se leva pour délivrer son peuple de la captivité d'Égypte (Exode 3;14-16). La révélation qu'Il donne sur la montagne, développe et complète ce nom béni, véritable arc-en-ciel de sa gloire, dans lequel s'harmonisent ses attributs ineffables, et qui sera le thème inépuisable de nos louanges durant toute l'éternité.

S'il est une des perfections de Dieu qui, en répondant à nos besoins, prédomine dans cette révélation de Lui-même, c'est certainement sa bonté. Moïse l'a bien goûtée dans l'intimité dont Dieu l'a fait jouir dans la tente qu'il avait dressée hors du camp, où Il parlait avec lui « face à face, comme un homme parle avec son ami. » À cette occasion, il demanda à Dieu de lui faire voir « sa gloire », et l'Éternel lui répond: « Je ferai passer toute ma bonté devant ta face, et je crierai le nom de l'Éternel devant toi » (33;18-19). Aussi nous comprenons que, dans tous les âges, ce nom de «bonté», ait été répété avec bonheur par les rachetés (voyez Psaume 136). Moïse, le premier, s'en prévalut auprès de Lui en faveur d'Israël, après la révolte de Kadès-Barnéa. Daniel le répéta après Moïse ; Joël, Jonas, Nahum, Néhémie, le rappellent aussi; enfin dans le Nouveau Testament, nous le trouvons encore, accompagné de la révélation plus bénie et plus complète qu'exprime le nom du Père.

L'Éternel est « Dieu », le Dieu fort, le Créateur du ciel et de la terre, le protecteur et l'appui de tous ceux qui se retirent auprès de Lui, tout-puissant pour accomplir les promesses qu'Il leur a faite.

Il est « miséricordieux. » Cette perfection divine présuppose la misère en ceux qui en sont les objets. Et quelle misère égalera jamais la nôtre ! Totalement « étrangers à la vie de Dieu » (Éphésiens 4;18), nous n'avions devant nous d'autre perspective que l'éternelle malédiction. C'est alors que « la miséricorde » s'est glorifiée « vis-à-vis du jugement » (Jacques 2;13). À tous ceux qui ont cru, Dieu déclare qu'Il ne se souviendra « plus jamais de leurs péchés, ni de leurs iniquités » (Hébreux 10;17.)

« Faisant grâce » : Il est la source unique, éternelle, souveraine, de toute grâce et de toute bénédiction. La grâce, a affaire à des coupables, auxquels elle « apporte le salut » et le pardon.

« Lent à la colère et grand en bonté » : la bonté et la patience de Dieu ne diminuent en rien sa sainteté et sa haine du mal, « Tu as les yeux trop purs pour voir le mal», dit le prophète Habakuk (1;13). Chaque péché de l'homme est une atteinte à sa majesté sainte, et mérite la mort; cependant Il suspend le coup de sa vengeance, parce qu'Il ne prend pas « plaisir à la mort du méchant » (Ezéchiel 18;23). Mais « si le méchant ne se retourne pas, Il aiguisera son épée » (Psaume 7;12). L'homme s'imagine que « parce que la sentence contre les mauvaises œuvres ne s'exécute pas immédiatement » (Ecclésiaste 8;11), Dieu est comme lui, indifférent au mal et au rejet de sa grâce et des droits de son Fils; mais Dieu lui répond : « Je t'en reprendrai et je te les mettrai devant les yeux » (Psaume 50;21), c'est-à-dire toutes les choses mauvaises dont il s'est rendu coupable, et à cause desquelles « la colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance » (Ephésiens 5;6). Oui, Il est « grand en bonté ».Voilà ce que devraient répéter tous les fils des hommes ; car, pour eux Il a semé la terre de ses bienfaits. Malgré leur ingratitude et leur rébellion, Il ne cesse de leur faire «du bien », leur « donnant du ciel des pluies et des saisons fertiles, remplissant leurs cœurs de nourriture et de joie » (Actes 14;17).

Mais voici qu'un autre déploiement de sa bonté passe devant nos yeux et vient réjouir nos cœurs: « Gardant la bonté envers des milliers de générations, pardonnant l'iniquité, la transgression et le péché. » Cette parole explique comment l'Eternel est à la fois « juste et sauveur », et comment Il a pu, dans tous les âges, supporter avec tant de patience, les erreurs et les fautes de ceux qui Lui appartiennent. C'est pour accomplir cette parole que le Fils de son amour est descendu ici-bas, qu'Il prit sur lui la malédiction qui nous était due, et souffrit à notre place la mort de la croix (Romains 3;25).

En même temps, Dieu «ne tient nullement celui qui en est coupable pour innocent », chose difficile à comprendre, venant immédiatement après le pardon, mais qui s'explique par les souffrances du Rédempteur sur la croix. Si Dieu veut constamment déployer envers les hommes ses compassions et sa longue patience, Il ne peut le faire aux dépens de sa sainteté . Notre dette incommensurable doit être payée. En outre Dieu maintient toujours sa justice dans ses voies et son gouvernement. « On ne se moque pas de Dieu; car ce qu'un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Galates 6;7). La nation juive, justement humiliée sous la main de Dieu, à cause de sa rébellion et de son rejet du Messie, proclame depuis des siècles que Dieu ne tient pas le coupable pour innocent. Ayant livré aux nations et mis à mort Celui qui était venu lui apporter les bénédictions promises, elle leur a été livrée à son tour. Jérusalem, la ville rebelle qui a résisté au témoignage du Saint Esprit, et qui a comblé ainsi l'iniquité de ses pères, a été détruite de fond en comble. Elle « sera foulée aux pieds par les nations jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis » (Luc 21;24). Cette parole nous laisse entrevoir la bénédiction que Dieu a encore en réserve pour son peuple. Parce qu'Il est l'Éternel « qui ne change pas », les fils d'Israël ne sont pas consumés. Son Nom glorieux est son « mémorial de génération en génération » (Exode 3;15). Ce nom à lui seul exprime toutes les destinées de son peuple. Parce qu'Il est « grand en bonté et en vérité.» Il accomplira les promesses qu'Il leur a faites dans sa grâce souveraine: « Ils n'enseigneront plus chacun son prochain et chacun son frère, disant : Connaissez l'Éternel ; car ils me connaîtront tous depuis le petit d'entre eux jusqu'au grand, dit l'Eternel; car je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché » (Jérémie 31;34). Ayant ôté l'iniquité de ce pays « en un seul jour » ( Zacharie 3;9), Dieu rendra à Israël, avec sa terre, la plénitude de ses bénédictions. Alors, tandis que l'histoire des descendants d’Abraham réalisera pleinement le nom de l'Eternel, leur bouche en proclamera la gloire.

Le nom de l'Eternel ne semble-t-il pas comprendre aussi les destinées futures des nations ? Ne pouvons-nous pas y trouver le gage assuré des bénédictions que Dieu leur réserve, dans ce jour à venir, où chacun des traits glorieux qui le composent se vérifiera envers les habitants de toute la terre ? C'est alors que «les nations » pourront se réjouir «avec son peuple» (Deutéronome 32;43). «Louez l'Eternel vous toutes les nations; célébrez-le vous tous les peuples » (Psaume 117;1.) «Poussez des cris de joie, vers l'Eternel, toute la terre. Célébrez- le, bénissez son nom » (Psaume 100;1, 4).

En terminant, rappelons encore que si le nom «d'Eternel » est celui sous lequel Dieu s’est particulièrement fait connaître à 1a nation juive, nous le connaissons sous le nom plus doux de « Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ » (Éphésiens 1;3). Il nous a « bénis de toute bénédiction spirituelle en Christ.» Selon sa grande miséricorde, Il «nous a régénérés pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus Christ d'entre les morts.» Et n'oublions pas que celui que nous invoquons comme Père, est Celui qui nous dit: «Soyez saints, car moi je suis saint » (1 Pierre 1;3, 16.) S'Il hait partout la souillure, nulle part elle ne le contriste autant que chez les gens de sa maison.

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