« AU FOND DE LA MINE »

De quelque chose qu'il s'agisse, c'est avant tout notre devoir de reconnaître que la vérité n'est établie que par Dieu seul, et cette vérité Dieu nous l'a communiquée par sa parole. Les hommes passent, Dieu seul demeure; et sa parole ne passera pas. Si donc nous voulons savoir la vérité, nous n'avons qu'à abandonner nos propres pensées pour, recevoir celles de Dieu. Pour chacun, il est de toute importance d'être fixé quant à deux choses: d'abord, quant à l'état de tout homme devant Dieu, état irrémédiable de perdition, puis quant au moyen de salut que Dieu lui offre.

La parole de Dieu annonce sans équivoque le châtiment décrété de Dieu, déjà suspendu sur le monde qui s'avance rapidement vers « le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu » (Romains 2;5). Elle montre aussi la condition de l'homme, de tous les hommes; ils sont «coupables », perdus, morts dans leurs fautes et dans leurs péchés, et sans ressources pour changer leur condition ou effacer un seul de leurs péchés. Ils sont en outre sous la puissance de Satan, appelé « le chef de l'autorité de l'air, l'Esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance » (Éphésiens 2;20). « Le Dieu de ce siècle aveugle les pensées des incrédules, pour que la lumière de l'évangile de la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu, ne resplendît pas pour eux » (2 Corinthiens 4;14). Ailleurs son pouvoir est appelé «le pouvoir des ténèbres » (Colossiens 1;3).

L'état impuissant de l'homme irrégénéré est donc désigné particulièrement par ces deux mots: la mort et les ténèbres. Nous en avons un exemple frappant dans l'Évangile de Jean, chapitre 9; Il s'agit d'un homme,« aveugle, dès sa naissance », qui n'avait jamais vu la lumière. Or, cet homme, dans son état pitoyable, attire l’attention du Seigneur, devient un objet de sa grâce. En employant si souvent des expressions telles que « mort », « ténèbres», etc., pour désigner l'état de l'homme naturel, Dieu veut que nous comprenions par elles ce qu'est notre condition véritable devant Lui. Que veut dire dans ce sens figuré « la mort? » C'est la privation de la vie de Dieu; c'est une incapacité absolue de voir et de juger comme Dieu, de jouir de Lui, de recevoir quelque chose de sa part, fatale incapacité qui aboutit à l'éloignement éternel de Dieu, dans ces lieux infernaux appelés « les ténèbres du dehors. » Mais les hommes ne pèsent pas les déclarations de la parole de Dieu; le grand nombre n'y apporte aucune attention.

De temps en temps cependant, Dieu permet des calamités extraordinaires pour nous faire toucher du doigt cet état. Cela m'a frappé dernièrement en lisant le récit des terribles expériences que firent les treize mineurs, retrouvés vivants vingt jours après la catastrophe des mines de Courrières, dans laquelle environ 1200 hommes passèrent de ce monde dans l'éternité.

Qui n'a frémi d'horreur en pensant à la condition de ces malheureux, ensevelis vivants dans ce séjour humide et ténébreux, à une profondeur de trois cents mètres ? Entourés de l’obscurité la plus complète, ne trouvant aucune issue, ils tâtonnent, ils montent, ils descendent se heurtant à des cadavres de leurs camarades, cadavres de chevaux, etc, rencontrant des difficultés de tous genres, éboulements, issues murées, presque anéantis par les gaz délétères. Puis, finalement, après avoir épuisé leurs provisions, ils sont réduits à manger les restes de la nourriture des chevaux, l'écorce des étais de boisage, même la chair corrompue des chevaux péris, n'ayant pour breuvage qu'une eau malsaine et nauséabonde.

Il suffit d'envisager ces choses dans un sens figuré ou moral, et voilà devant nous une image frappante de l'état réel de tout homme ici-bas qui n'a pas encore trouvé le Seigneur Jésus comme son Sauveur.

Cette mine ténébreuse, désolée, ruinée, exposée à un feu continuel, dans laquelle ne circule qu'un air corrompu par les émanations putrides et les gaz délétères, cette mine ne présente-t-elle pas un tableau de la condition du monde depuis la chute en Éden, condition aggravée par le rejet du Fils de Dieu, la lumière du monde ?

Quelles ressources cette mine privée de lumière a-t-elle apportées à ces infortunés ? Ce monde peut-il offrir davantage à une âme angoissée au sujet de ses péchés, et qui soupire après la délivrance ? Ne faut-il pas que le secours vienne d'ailleurs ? Grâces à Dieu, nous l'avons dans la personne du Sauveur : « La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » (Jean 1;17), «La lumière est venue dans le monde » ; mais l'Esprit de Dieu ajoute: « Les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 3;19), et ne voulant pas la lumière de Dieu, ils sont réduits à tâtonner dans les ténèbres.

S'il y a une différence entre l'état de ces mineurs et celui de l'homme naturel, c'est en ce que les premiers avaient conscience de leur état et cherchaient à en sortir, tandis que celui-ci, ne croyant pas à sa ruine, repousse la lumière de l'évangile ; il ne comprend pas que la lumière, qui manifeste sa condition véritable, émane d'un Sauveur parfait, plein de grâce et de bonté envers le pécheur.

La mine froide et ténébreuse n'offrait aux malheureux éperdus qu'une nourriture malsaine, corrompue, plus propre à donner la mort qu'à entretenir la vie; et moralement ce monde peut-il en offrir une meilleure au cœur de l'homme ? Il est corrompu, loin de Dieu, ne connaissant pas la lumière de la vie. Ceux qui y vivent ne peuvent se nourrir que de ce qui s'y trouve; c'est-à-dire de ce que comprennent « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie » (1 Jean 2;15-16). Tout cela vaut-il mieux que ce que la mine offrait aux survivants du désastre ? Depuis la terrible catastrophe, c'était un lieu de corruption et de mort ; il en est ainsi de ce monde, depuis que l'homme coupable a été chassé du paradis terrestre. Le récit se trouve dans la Genèse, au chapitre 3.

À ce propos, nous lisons aussi: « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort; et ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché» (Romains 5;12).

Oui, la nourriture qu'offre ce monde satisfait les convoitises de la chair, lesquelles se rangent toutes sous les trois chefs cités plus haut. On y trouve ce qui correspond à tous les désirs du cœur naturel, soit les passions les plus dégradantes, soit les aspirations les plus élevées. L'homme qui trouve sa satisfaction dans ces choses, tout en rejetant le Fils de Dieu comme Sauveur, ne peut obtenir la vie éternelle, car « la fin de ces choses, c'est la mort » (Romains 6;21). Pour un moment, elles font sans doute ses délices, ainsi qu'il est écrit : « Les eaux dérobées sont douces, et le pain mangé en secret est agréable. » Ces paroles sont à l’adresse de l'homme dépourvu de sens, c'est-à-dire qui n'écoute pas Dieu; hélas, « il ne sait pas que les trépassés sont là, et que les conviés sont dans les profondeurs du shéol » (Proverbes 9;17,18). « Les eaux dérobées », «le pain mangé en secret» sont une figure des choses que savoure le cœur naturel, malgré les accusations de sa conscience. Dieu, au contraire, dans l'évangile, invite les hommes à venir s'asseoir à sa table et à se rassasier d'une nourriture saine, divine et éternelle, qui ennoblit l'âme. Ce n'est rien moins que la personne de son Fils bien-aimé, Jésus, le Sauveur. Le Seigneur nous présente la même vérité par la parabole du « grand souper » (Luc 14;15-24.)

Je vous le répète, lecteur inconverti, votre condition morale devant Dieu est pire que celle des treize mineurs pendant les vingt jours qu'ils passèrent au sein des ténèbres, luttant contre la mort; car tandis qu'ils s'efforçaient d'en sortir; vous ne voyez encore aucune raison pour abandonner la vôtre. Ne cherchez-vous pas dans ce monde ténébreux la nourriture corrompue qui fait les délices de votre cœur, « ces eaux douces », « ce pain mangé en secret », qui ont sur votre âme l'effet d'un puissant narcotique? Vous vous complaisez dans les choses qui permettent à Satan de faire de vous sa proie, pour vous entraîner dans l'abîme, éternel, ainsi que le dit le Sage: «Comme le bœuf va à la boucherie, comme l'oiseau qui se hâte vers le piège, il ne sait pas qu'il y va de sa vie » (Proverbes 7;22-23.)

Un mot encore. Ce qui a guidé les réchappés de la catastrophe de Courrières vers le chemin de la délivrance, c'est l'air pur envoyé dans la mine depuis l'extérieur. Ils faisaient tout pour s'approcher du lieu d'où venait cet air vivifiant. De même, cher lecteur , un courant vivificateur, venant du sein de la lumière divine, circule encore dans ce monde, lieu de corruption et de mort. C'est la puissante parole de Dieu, qui peut vous conduire hors de cet abîme. La voix du Sauveur se fait entendre: «Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos » (Matthieu 11;28). Lui est « la vraie lumière qui, venant dans le monde, éclaire tout homme » (Jean 1;9.) Le précieux Sauveur nous parle encore en disant: « Moi je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8;1-2.)

Je vous en conjure, venez à Christ pendant qu'il en est temps. Votre séjour dans la mine de ce monde peut être encore plus limité que celui des réchappés dans les mines de Courrières; ne vous exposez pas à le terminer dans vos péchés, pour être ensuite jeté dans les ténèbres de dehors, là où il y a des pleurs et des grincements de dents (Matthieu 22;13). « Cherchez le Seigneur tandis qu'on le trouve, invoquez-le pendant qu'il est proche... Pourquoi dépensez-vous votre argent pour ce qui n'est pas du pain, et votre labeur pour ce qui ne rassasie pas ? Inclinez votre oreille et venez à moi; écoutez et votre âme vivra » (Ésaïe 55;2.) « Le pain de Dieu » est celui qui vient du ciel et qui donne la vie au monde. Jésus dit: « Moi je suis le pain de vie; celui qui vient à moi n'aura jamais faim; et celui qui croit en moi n'aura jamais soif C'est ici la volonté de mon Père, que quiconque discerne le Fils et croit en Lui, ait la vie éternelle ; et moi je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6;33, 35, 40.)

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Auteur inconnu