« AUSSITÔT »

Lisez Marc 1;1-46.

En lisant avec attention Marc, l'Évangile du Serviteur, on est frappé de la répétition du mot « aussitôt », lequel s'y trouve quarante-deux fois, et non sans raison ; car la parole de Dieu est parfaite jusque dans ses moindres détails (Psaume 19;7). Le parfait serviteur accomplit ce qu'il y a à faire sans aucun délai, et passe rapidement d'une chose à l'autre dans sa carrière de bénédiction; car « le temps est court.» Quel exemple pour nous qui sommes appelés à Le suivre ! Puissions-nous y réfléchir sérieusement !

Le premier chapitre de cet Évangile fournit une introduction convenable à cette activité divine ; le mot «aussitôt » s'y trouve déjà onze fois. Parcourons-le.

Marc nous dit d'emblée, que Celui qu'il nous présente est le Fils de Dieu. Quelle condescendante grâce brille dans toutes ses voies ! Il se trouve ici-bas sur la scène de ce monde ruiné par le péché et sous la puissance de Satan ! Il est là pour délivrer et bénir, encore que personne ne comprenne le but de tout son service. Mais en attendant, on jouissait des effets de sa grâce.

Avant de commencer son ministère d'amour au milieu du peuple qu'Il était venu « servir», notre adorable Sauveur devait, selon l'expression de Matthieu «accomplir toute justice» (Matthieu 3;15). Il se rend au Jourdain pour y être baptisé par Jean, son précurseur. Jean lui-même ne comprenait pas la portée de cet acte humiliant pour Celui qui n'avait pas de péchés à confesser. Et ce n'est pas étonnant, car quel contraste nous remarquons entre Lui et les repentants qui étaient baptisés par Jean ! Ceux- ci se rendaient auprès du baptiseur parce qu’ils étaient pécheurs, espérant trouver dans le baptême une garantie divine que leurs péchés seraient remis, quand et comment, ils ne savaient pas; tandis que Celui qui daigna prendre place parmi eux, pour l'accomplissement de la volonté de Dieu, et pour leur encouragement, était « le saint et le juste. » Qui pouvait comprendre cela ? Il le fait cependant; et le devoir fini, nous le voyons s'éloigner « aussitôt » de l'eau, et à l'instant les cieux lui furent ouverts, chose qui avait lieu pour la première fois; puis, le Saint Esprit, sous la forme d'une colombe, le seul oiseau pur offert à Dieu sous la loi, vint sceller publiquement la perfection personnelle de Jésus. La voix du Père aussi se fit entendre s'adressant à Lui en déclarant: « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai trouvé mon plaisir. » Le Père lui-même se charge de revendiquer la gloire de son unique dans ce moment merveilleux où Il prend place en grâce avec ceux qui se reconnaissaient pécheurs. Dieu veut que chacun apprenne ce qu'Il est, et qu'Il faisait toute sa volonté. Et nous allons apprendre ce qu'Il est pour nous dans sa vie d'amour; et aussi dans sa mort (Marc 10; 45).

Mais auparavant, il faut qu'Il rencontre « l'homme fort » et qu'il le lie, avant de « piller ses biens » (Marc 3;27). C'est ce qu'Il fait « aussitôt » en se rendant au désert pour être tenté par Satan. Ici, comme toujours, sa seule présence fait constater le contraste entre Lui et tout ce qui pouvait servir en quelque sorte de type de son séjour sur la terre. Quelle différence en effet entre la condition dans laquelle le Seigneur s'est trouvé dans le désert, parmi les bêtes sauvages, et celle d'Adam dans le paradis, lorsqu'il donnait des noms à tous les animaux ! La solitude lugubre du désert disait assez ce qu'était pour le Fils de Dieu, ce monde où le péché avait tout gâté. Il était venu pour ôter nos péchés, et pour cela aussi Il doit se rencontrer seul avec le tentateur.

N'ayant pas d'autre pensée que celle de faire la volonté de Dieu, Il se sert des Écritures, l'épée de l'Esprit, dans la lutte avec l'adversaire, et remporte ainsi la victoire. C'est juste le contraire de ce que fit Adam, « le premier homme » qui perdit le paradis par sa désobéissance. Jésus, « le second homme » parfait en toutes choses, ayant vaincu Satan, va opérer, par sa parole puissante, la délivrance des captifs de l'adversaire.

Le caractère du ministère du Seigneur est remarquable; il diffère de celui du précurseur, Jean (Matthieu 11;16-19). L'un avait pour effet de produire la tristesse, au souvenir des fautes commises; l'autre, celui du Seigneur apportait la joie au cœur brisé, « de bonnes nouvelles aux pauvres » (Luc 4;18-19). C'est à ces derniers qu'Il s'adresse d'abord. Il annonce; la bonne nouvelle que le royaume de Dieu s'est approché; toutefois pour jouir de la bénédiction annoncée, la repentance et la foi sont nécessaires (Marc 1;14-15). Nous le voyons dans l’appel des premiers disciples: une parole suffit. Elle est puissante pour accomplir ce que Dieu veut, comme quand Il a dit : «Que la lumière soit. » Par son moyen pareillement l'œuvre du Seigneur s’accomplit dans l'âme de celui qui l'écoute. Par la foi aux choses entendues, on est amené à jouir de la bénédiction, et Christ lui-même est la bénédiction suprême. Il veut que nous soyons avec Lui. Lorsque le cœur est gagné, combien il est doux de pouvoir dire avec la Sulamithe : «Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi » (Cantique 7;10.) Ainsi que le disait un bien-aimé frère maintenant auprès du Seigneur : « Non pas la couronne, non pas le royaume ; mais Toi-même ! » Et Jésus ne voulait pas être seul dans son ministère de grâce; Il veut appeler quelques-uns des pêcheurs de la Galilée pour y participer.

En répondant à l'appel du Seigneur, Simon et André Lui sont associés sans autre préparation. Rompant avec leurs circonstances, dont leurs filets sont une image, ils suivent aussitôt » Celui qui les appelle. Le caractère du parfait Serviteur rejaillit en quelque sorte sur les disciples. Ils ne cherchent aucun prétexte pour éloigner le moment de Le suivre.

Bel et touchant exemple pour nous ! Les délais sont une arme puissante dans la main de Satan contre nous. Le conseil qu'il donne est « demain» ; et comme résultat pour l'âme, cela veut dire « jamais !» Celui de Dieu, c’est «aujourd'hui. » Simon et André quittent leurs filets; mais leurs compagnons sont appelés à faire un sacrifice plus grand, et les intérêts de leur père, Zébédée, pèsent dans la balance. Jacques et Jean, son frère, cependant y répondent également, malgré leurs occupations urgentes et les liens de la parenté. Tous les quatre, au même moment vont, pour ainsi dire, recommencer la vie d'une façon toute nouvelle ; mais c'est avec Jésus; Ils vont devenir « pêcheurs d'hommes» avec Lui. Le royaume annoncé n'était pas établi, et, au point de vue humain, ils n'ont absolument rien reçu en fait d’avantage matériel; mais le Seigneur prendra soin d'eux. Nous le répétons; ils ont le Seigneur Lui-même, la source de toute bénédiction. Ils doivent vivre près de cette source-là, et qu'y a-t-il de plus excellent ?

Ils sont, hélas nombreux, ceux qui méprisent la porte étroite et le chemin de la vie; après avoir entendu les appels du Seigneur, ils n'y ont pas répondu. En se privant ainsi de la bénédiction que l'évangile de la grâce de Dieu nous apporte, ils demeurent dans l'état d'éloignement et de culpabilité où le péché nous a plongés; et quel terrible avenir leur est réservé en y restant indéfiniment !

Considérons tant soit peu, d'après notre chapitre, la condition de l'homme pécheur, éloigné de Dieu. Elle nous est présentée sous quatre faces différentes, et celle qui tient la première place dans notre chapitre, c'est que l'homme séparé de Dieu par sa désobéissance, est tombé sous le pouvoir de Satan. Nous avons une image de la chose dans le possédé qui se trouvait dans la synagogue de Capernaüm (Marc 1;21-28). Au paragraphe suivant (vers. 29-31), dans le cas de la belle-mère de Simon, nous avons en figure l'homme absolument sans force pour servir Dieu, tandis que le lépreux qui vient au Seigneur pour être guéri (vers. 40-45), nous rappelle l'homme souillé par le péché, et partant, exclu de la présence de Dieu. Puis si nous lisons le commencement du chapitre suivant (versets 1-12), nous trouvons dans le cas du paralytique un quatrième trait de la condition du pécheur; il est non seulement incapable de s'approcher de Dieu, mais encore sous son jugement, il est coupable, ayant besoin de pardon. Quel sombre tableau, n'est-ce pas, que celui de l'homme en Adam, ruiné par le péché ? C'est un être tel qui est l'objet du ministère de grâce de notre Sauveur; et combien promptement Il se porte auprès de lui pour l'accomplir !

En considérant le tableau de ces diverses conditions de l'homme pécheur, on constate que cet état déplorable est sans remède aucun du côté de l'homme. Comment pourrait-il se délivrer de l'esclavage de Satan ? Qui pourrait se purifier de ses péchés, afin de se présenter devant Dieu ? Et qui oserait se justifier devant Lui ? Nous voyons en même temps que le Seigneur Jésus seul est capable de porter remède à cet état, Or Il est venu dans ce but, accomplissant ainsi la volonté de Dieu. Quel bonheur pour nous d'apprendre que telle est sa volonté ! Les nouvelles de cette grâce se répandent tout « aussitôt » (vers. 28.)

Remarquons-le: après l'appel des disciples, Il entre « aussitôt » dans la synagogue et délivre l'homme possédé d'un esprit immonde; ensuite, Il se rend « aussitôt » auprès de la belle-mère de Simon qu'Il guérit. Puis, dans la guérison du lépreux et du paralytique, une délivrance instantanée surprend et réjouit les malheureux et les assistants. Jésus dît au lépreux: «Je veux, sois net », et comme il parlait, aussitôt la lèpre se retira de lui; et il fut net. Quant au paralytique, il se leva «aussitôt », prenant son petit lit pour s'en aller, après avoir entendu ces paroles du Seigneur: « Je te dis, lève-toi, prends ton petit lit, et va dans ta maison. » La grâce unie à la puissance, se déploient d'une manière parfaite en réponse à tous les besoins, et cela immédiatement. Quel encouragement à répondre sans délai à l'appel du Sauveur ! (Matthieu 11;28).

Jésus est là, Homme au milieu des hommes, tout en étant le Fils de Dieu; on voit en Lui l'Homme parfait prenant plaisir à accomplir la volonté de son Père, et à réaliser par la prière une dépendance absolue, vis-à-vis de Dieu. N’est-il pas touchant de le voir seul en prière dans le désert ? (Marc 1;35). Il n'est pas surprenant que les nouvelles de sa présence firent «aussitôt » rassembler « beaucoup de gens. »

Jésus est le même encore aujourd'hui que lorsqu'Il était sur la terre. Il poursuit son travail de grâce pendant que ses rachetés sont en route pour le rejoindre dans le ciel. En esprit. Il est avec eux (Marc 4;26-39). Et par sa parole, Il vous appelle encore. Répondrez-vous; sans retard, à sa voix d'amour ? Ne ferez-vous pas comme Simon et André ? Souvenez-vous que « à tous ceux qui l'ont reçu, Il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom » (Jean 1;12). Quelle bénédiction, quelle merveille d'amour! (1 Jean 3;1). Mais, ne l'oubliez pas : pour en-jouir, il faut venir au Sauveur « aussitôt », car, ainsi qu'il est écrit, « c'est maintenant le jour du salut !» (2 Corinthiens 6;2).

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Auteur inconnu