« L’ABRI DE MENSONGE »

« La grêle balayera l'abri de mensonge et les eaux inonderont la retraite cachée… » Ésaïe 28, 17.

Il semblera peut-être à plusieurs de nos lecteurs que le titre de cet article est bien étrange, mais ce sont les paroles même que l'Esprit de Dieu emploie, et nous voudrions nous en servir pour adresser un avertissement pressant à ceux qui, jusqu'à ce jour, sont restés indifférents à leurs intérêts éternels. Nous espérons que vous admettez, cher lecteur, que si les chrétiens sont convaincus de la réalité des jugements de Dieu, ils doivent en parler franchement. Aussi, loin de nous opposer à ce que la vérité vous soit présentée sans détours, n'est-il pas certain que si nous gardions le silence, ou vous adressions des discours flatteurs, vous en déduiriez naturellement que nous ne croyons pas que les jugements de Dieu soient aussi réels et imminents que sa Parole nous l'affirme ?

Beaucoup de personnes sont à l'aise aujourd'hui et vivent paisiblement dans le palais de « l'homme fort» (Luc 11, 21-22), parce qu'elles ne connaissent pas le danger qui les menace. Elles dorment « au sommet d'un mât», et sont couchées « au cœur de la mer», parce qu'elles n'entendent pas gronder l'orage qui menace de les engloutir. (Proverbes 23, 34.) Quand l'homme de la parabole descendit de Jérusalem à Jéricho, il était parfaitement tranquille jusqu'à ce qu'il « tomba entre les mains des voleurs qui aussi, l'ayant dépouillé et l'ayant couvert de blessures, s'en allèrent, le laissant à demi-mort» (Luc 10, 30.) Toutefois, béni soit Dieu, de ce que sans sa misère, il n'eût jamais connu l'amour du bon Samaritain.

Nous n'avons aucun désir de blesser ou d'effrayer personne inutilement, mais nous sommes assurés que c'est une cruelle tromperie de CACHER AUX ÂMES INCONVERTIES LES TERREURS DE L'ÉTERNITÉ. Il n'y a aucun moyen d'échapper à l'enfer pour ceux qui meurent dans leurs péchés. Il est trop tard d'ouvrir les yeux à cette solennelle réalité, lorsque la vie s'est écoulée et que l'âme impénitente est entrée dans sa «demeure des siècles» (Ecclésiaste 12, 5.)

Ésaïe savait que, dans son jour, plusieurs cherchaient un «abri de mensonge», et il en est encore ainsi aujourd'hui. Mais Dieu a en réserve les eaux débordantes qui «inonderont la retraite cachée», où l'homme cherche en vain un abri pour échapper à la colère. Il a un cordeau à mesurer et des trésors de grêle qui balayeront cet abri mensonger, car Il ne peut appeler le mal bien, ni justifier ceux qui se cachent «sous la fausseté» (Ésaïe 28, 15.)

À moins que nous ne puissions dire en vérité qu'Il a apporté la paix à nos âmes par la révélation de son amour et de son œuvre accomplie. nous sommes encore de ceux dont il est écrit : « Il n'y a pas de paix, dit mon Dieu, pour les méchants» (Ésaïe 57, 21.) Est-il juste et charitable de cacher cette terrible vérité aux âmes inconverties ?

Je suis dans un train que j'ai pris par erreur, et m'y sens parfaitement à mon aise, bien qu'il me conduise dans une direction tout à fait opposée à celle que je devrais suivre. Vous ne voulez pas me déranger dans ma quiétude. Vous savez que je me trompe, mais vous me laissez tranquillement continuer ma route en me reposant sur mes impressions erronées. Tout à coup je découvre, mais trop tard, que j'ai pris une mauvaise route et je manque le but de mon voyage. Vous serai-je reconnaissant de votre silence ?

Je marche sur une planche pourrie servant de pont pour traverser un ruisseau. Je l'ignore et me sens en parfaite sécurité. Par contre vous savez très bien que je coure un grave danger, et vous continuez votre route sans m'en avertir. Tout à coup la planche se casse et je tombe dans l'eau. Mes propres sentiments n'ont en rien contribué à ma sécurité, bien au contraire. J'avais espéré que la planche aurait supporté mon poids, mais cela n'a diminué en rien le danger auquel j'étais exposé. Que vous dirai-je à vous qui, connaissant celui-ci, ne m'avez rien dit, ne m'avez pas averti et m'avez laissé subir les conséquences de mon ignorance et de mon insouciance ?

La sentinelle silencieuse et endormie fait courir un grave danger à l'armée qui a mise en elle sa confiance. Parce que ceux qui ont mis en elle leur confiance la croient vigilante à son poste, ils dorment paisiblement alors que l'ennemi va fondre sur eux à l'improviste durant les ombres de la nuit. Il vaudrait mieux ne point avoir de sentinelle que celle qui néglige son devoir : « Si la sentinelle voit venir l'épée et ne sonne pas de la trompette, et que le peuple ne soit pas averti, et que l'épée vienne et saisisse quelqu'un d'entre eux, lui est saisi dans son iniquité ; mais je redemanderai son sang de la main de la sentinelle. » (Ézéchiel, 33, 6.)

Si je vous avertis, vous pourriez m'en vouloir maintenant, mais si vous écoutez l'appel de la grâce, quelle reconnaissance remplira votre cœur dès aujourd'hui et pour l'éternité ! Christ est « le chemin et la vérité et la vie » (Jean 14, 6.) Tout autre fondement de confiance n'est qu'un sable mouvant qui sera emporté par la tempête du jugement. Dans son amour Il s'est donné Lui-même pour nous. « Il n'y a point d'autre nom donné sous le ciel... par lequel il nous faille être sauvés » (Actes 4, 12.) Ne cherchez aucun autre abri pour échapper à la colère de Dieu. L'angoisse de Christ sur la croix du Calvaire nous donne la mesure du courroux divin contre le péché. «Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs » (Hébreux 3, 15.)

Repoussez tout abri de mensonge et venez vous réfugier à l'ombre des ailes du Tout-Puissant. « Marchez pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne s'emparent pas de vous. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière afin que vous soyez fils de lumière » (Jean 12, 35, 36.)

Auteur inconnu

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